07/08/2019
Innovation

Agriculture urbaine et hydroponie : La startup berlinoise Infarm lève 100 millions de dollars

 

Le vent de l’agriculture urbaine souffle sur l’Europe et les États-Unis. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 800 millions de personnes pratiquent désormais l’agriculture urbaine à travers le monde. Un constat qui amène l’Allemand Infarm à accélérer ses projets dans le secteur. La startup berlinoise, qui installe des fermes verticales dans des lieux urbains, vient de boucler un tour de table en série B de 100 millions de dollars mené par le fonds londonien Atomico. Les investisseurs historiques, Balderton Capital, Astanor Ventures et Cherry Ventures ont participé à l’opération. Celle-ci comprend aussi un financement sous forme de dette. Dans ce cadre, TriplePoint Capital a investi dans la société, fournissant probablement une grande partie, sinon la totalité, de la dette. Auparavant, l’entreprise avait levé 25 millions de dollars en février 2018.

Vers le "Farming-as-a-service" : fondée en 2013 par deux frères israéliens, Erez et Guy Galonska, et Osnat Michaeli, grâce à l’aide d’investisseurs et de subventions de l’Union européenne, Infarm proposait au départ des serres miniatures pour les particuliers, afin qu’ils puissent faire pousser des petits légumes pour agrémenter leurs plats. En 2015, la startup allemande a décidé de pousser un peu plus loin son idée en se lançant dans la conception, la construction et la commercialisation de fermes verticales dans des lieux urbains, comme des supermarchés, des centres commerciaux, des écoles, des hôtels ou encore des restaurants. Pour que le rendement des cultures soit au rendez-vous, les plantes sont cultivées en hydroponie (culture, dont les racines des plantes reposent dans un milieu reconstitué détaché du sol, via l’eau et la lumière) sur une faible couche d’eau et enrichies d’engrais naturels et d’oxygène. Afin de reproduire la lumière naturelle tout en respectant l’environnement, les plantes sont éclairées par des lumières LED. Pour suivre avec précision le rendement des plantes, ces serres 2.0 sont équipées de microcapteurs reliées à une solution Cloud, de manière à ce que les employés du magasin puissent avoir accès à une application mobile pour mieux gérer la serre. Cette approche modulaire, qui combine IoT, Big Data et Cloud, s’apparente à du Farming-as-a-service. Avec des fermes urbaines connectées, Infarm entend court-circuiter les chaînes de production et de distribution pour rapprocher les consommateurs des producteurs.

Actuellement, la startup a déployé plus de 200 fermes en magasin et 150 fermes dans des centres de distribution en Europe. Chaque mois, elle récolte plus de 150 000 plantes. La société a noué des partenariats avec 25 acteurs majeurs de la distribution alimentaire, à l’image de Metro, Casino, Intermarché, Auchan ou encore Amazon Fresh en Allemagne, en Suisse et en France. Infarm entend s’appuyer sur ce financement pour accélérer sa croissance à l’international, notamment en Europe et aux États-Unis et au Japon. La jeune pousse berlinoise se positionne sur un segment occupé par de plus en plus d’acteurs. En Europe, l’entreprise belge Peas&Love exploite des potagers urbains sur les toits au cœur des villes, tandis que des startups françaises, comme Sous les fraises et Merci Raymond, installe des fermes urbaines à Paris. La capitale française accueillera d’ailleurs la plus grande ferme urbaine du monde au printemps 2020 sur le toit du nouveau hall 6 du Parc des expositions de la Porte de Versailles. S’étalant sur 14 000 mètres carrés, elle permettra à plus d’une vingtaine de maraîchers de cultiver plus d’un millier de légumes et une trentaine d’espèces différentes.

Israël Science Info

 

  201906_infarm.jpg